Depuis plus d’un demi-siècle, le monde du culturisme et du fitness doit son essor aux frères Weider. En plus d’avoir fondé et dirigé tous les secteurs de l’industrie et de la communication liés la musculation (presse spécialisée, compléments alimentaires, matériels d’entraînements, salle de musculation, fédérations…), Ben et Joe ont étendu leur monopole jusqu’aux techniques et méthodes d’entraînements.
Ces méthodes, diffusées mondialement à l’aide d’icônes comme Arnold Schwarzenegger dans les années 70 et 80, constituent aujourd’hui encore la base de l’entraînement de nombreux pratiquants. Personne ne peut contester le travail effectué par les frères Weider pour faire de la culture physique ce qu’elle est aujourd’hui. C’est sans doute grâce à eux que l’on trouve aussi facilement des compléments alimentaires en choix abondant, des magazines de qualité sur le culturisme, des salles de musculation bien équipée, etc… mais en ce qui concerne l’entraînement sportif, s’est on vraiment demandé si leur méthode était la meilleure ? Bien que ces méthodes aient pu bâtir des physiques impressionnants et des carrières de champions, on peut regretter que cela ait pris une certaine forme de dogmatisme.
Tout d’abord, il convient d’éclaircir un point : il n’y a pas de meilleure méthode, je dirai même qu’il n’y a simplement pas de méthode. La recherche d’un corps parfait, musclé et fort, est surtout l’affaire de bon sens et d’expérimentations, qui même si elles doivent reposer sur quelques principes avérés (pas si nombreux !), ne peut pas se calquer sur une quelconque méthode universelle et intemporelle.
Bien sûr, le « split routine » en « 4×10 » ou « 5×12 » avec 2 minutes de récupération, donne des résultats (pour tous le monde et pour toujours, pas si certain), mais est-ce le seul moyen d’en obtenir ?
Il m’arrive pourtant de croiser des personnes qui progressent très bien avec des méthodes complètements différentes, parfois sans savoir que ce qu’elles font n’est pas du tout conventionnel. J’ai moi même abandonné le traditionnel « split-routine » (forme répartition hebdomadaire de l’entraînement qui sépare le travail de chacun des groupes musculaires) et mes progrès ne s’en portent pas plus mal.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que la manière dont on s’entraîne depuis des décennies dans toutes les salles du monde, ne s’est pas établie à travers des recherches scientifiques ou des principes incontestables, mais dans une démarche commerciale. Il n’existe en effet pas beaucoup d’études scientifiques sérieuses en ce qui concerne l’hypertrophie musculaire (il en existe un peu plus sur la force), et dans ce domaine, tout reste encore à découvrir ! Pour tout vous dire, même le mécanisme de la contraction musculaire reste une énigme pour la science et les théories aujourd’hui en place sont sans cesse l’objet d’une remise en question.
Alors n’ayez pas peur de sortir du cadre et d’explorer d’autres méthodes, d’ajouter de l’haltérophilie à vos entraînements, ou de la plyométrie. Amusez vous à refaire des pompes comme lorsque vous aviez 16 ans (on a presque tous commencé comme ça), et pourquoi pas, puisque vous avez acquis de la force, des pompes verticales en appui contre un mur ? Sortez de la salle pour des entrainements à l’extérieur, amusez vous à vous lancer des défis, faites des séries de 100 répétitions, enchaînez les exercices, travaillez tout le corps, et si vous faites du squat trois fois dans la semaine, personne ne viendra vous le reprocher, mais croyez moi, vous serez peut-être surpris par le résultat.
